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« Auto-médicamen-talisation » du paracétamol au centre pénitentiaire d’Orléans Saran

Auteurs : Lagarde J, Lucas C1, Brachet C1, Boutrais M1, Delorme N1, Saurel N2, Jobet-Hermelin I2
Affiliations : 1Unité sanitaire du centre pénitentiaire d’Orléans Saran, 45000 Orléans2Pharmacie, nouvel Hôpital d’Orléans, 14, avenue de l’Hôpital, 45000 Orléans
Date 2016 Décembre, Vol 51, Num 4, pp 355-355Revue : Le Pharmacien Hospitalier et ClinicienDOI : 10.1016/j.phclin.2016.10.035
33PP
Résumé

IntroductionEn milieu carcéral, le paracétamol est banalisé, décrédibilisé, surconsommé et dit « inefficace ». De plus, l’absence de liberté peut entraîner des comportements inappropriés et délétères à l’origine d’évènements indésirables médicamenteux plus ou moins graves. À partir du mémoire d’une infirmière (IDE) « le paracétamol en prison », un atelier d’éducation à la santé sur le bon usage du paracétamol est mis en place, avec pour objectif la création d’un outil simple de communication : une affiche sous forme de bande dessinée (BD).Matériels & méthodeCe projet a été élaboré au sein du comité de pilotage d’éducation à la santé de l’unité sanitaire, réunissant plusieurs professionnels de santé (médecin, IDE, pharmacien, diététicien, cadre de santé). Six ateliers hebdomadaires ont été planifiés avec la collaboration du responsable de l’enseignement du centre pénitentiaire d’Orléans Saran (CPOS) chargé de choisir les détenus. Chaque atelier comprenait : 2 animateurs (interne en pharmacie et IDE ou médecin), un observateur (IDE ou médecin), un illustrateur (médecin) et des détenus.Résultats & discussionSept détenus ont accepté de participer aux ateliers. Les échanges avec les professionnels de santé ont permis d’établir une carte des représentations du paracétamol où figurent les notions des détenus relatives aux « symptômes », « populations cibles », « formes », « posologies », « effets secondaires (ES) », « contre-indications » et « précautions d’emploi ». Les données recueillies révèlent une confusion concernant les ES du paracétamol, en effet, lui sont attribués : accoutumance et diminution d’efficacité (ES des opiacés), diarrhée (ES des antibiotiques), trouble gastrique (ES des anti-inflammatoires), somnolence (ES des psychotropes). Ces ateliers ont permis également de confirmer le détournement rare mais réel de la voie d’administration du paracétamol : nasal (en sniff) dont la dose peut aller jusqu’à 4 grammes. À partir de la carte des représentations corrigée, les détenus ont réalisé un scénario, insistant sur l’efficacité du paracétamol et son bon usage. Son contenu met en scène 4 personnages : un détenu douloureux se demandant « Que faire ? », un toxicomane lui conseillant de sniffer du paracétamol, un personnage inquiet et soucieux de son utilisation, et une infirmière pour répondre à toutes ces questions. L’outil réalisé est une affiche sous forme de BD qui répond aux objectifs : être simple, pédagogique, imagée (peu de texte), vulgarisée, ludique afin de susciter de l’intérêt et d’être comprise par tous.ConclusionDevant la réussite de ces ateliers, il est nécessaire de poursuivre ce travail sur le paracétamol en prison. L’affiche élaborée par les détenus du CPOS servira d’outil pour les prochains ateliers et lors de campagnes d’information. La participation active des détenus a souligné leur besoin d’informations sur le bon usage des médicaments et la nécessité d’être acteur de leur santé.

Mot-clés auteurs
Paracétamol; Prison; Atelier d’éducation à la santé; Bande dessinée;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Lagarde J, Lucas C, Brachet C, Boutrais M, Delorme N, Saurel N, Jobet-Hermelin I. « Auto-médicamen-talisation » du paracétamol au centre pénitentiaire d’Orléans Saran. Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien. 2016 Déc;51(4):355-355.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 09/12/2016.


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