Même si le médicament est une composante fondamentale de la prise en charge des personnes âgées, les risques liés à la prescription médicamenteuse sont majorés chez ces patients. Dans le domaine du vieillissement, l’expertise du pharmacien-clinicien trouve pleinement sa place dans l’équipe pluridisciplinaire avec pour objectifs l’optimisation de la prise en charge médicamenteuse et la prévention de la iatrogénie. Il paraît donc essentiel que les compétences du pharmacien « senior » soient transmises aux internes et cela afin de pérenniser cette collaboration basée sur la pertinence des interventions pharmaceutiques émises (IP).Notre objectif est d’évaluer l’impact d’une séance d’analyse collective d’ordonnances sur les IP et leur devenir.Cette réunion hebdomadaire pédagogique a été mise en place en janvier 2014. Elle regroupe pharmacien « senior », internes et étudiants qui échangent sur la prise en charge médicamenteuse à partir de deux ordonnances de patients hospitalisés. Il s’agit d’une étude avant–après. Les problèmes médicamenteux, les IP réalisées par les internes et leur devenir entre le 1^ermai 2012 et le 31 octobre 2014 (soit 5 semestres, S1 à S5) ont été analysées à partir de la base de données Act-IP^®de la Société française de pharmacie clinique.Sur les 5 semestres, 2173 IP ont été effectuées par les internes. Plus de la moitié des IP (56,7 %) s’intéressaient à 4 problèmes « 1.1- Non-conformité du choix du médicament au livret thérapeutique » (21,4 %), « 4.1- Posologie supra-thérapeutique » (14,2 %) ; « 5.2- Médicament prescrit sur une durée trop longue sans risque de surdosage » (10 %) et « 8.5- Méthode d’administration n’est pas adéquate » (11 %). Le nombre d’IP a augmenté à chaque semestre, 141 sur S1, 256 sur S2, 265 sur S3, 437 sur S4 et 1074 sur S5. Une différence statistiquement significative a été observée sur le devenir des IP avant et après la mise en place de la séance collective (p < 0,001).L’étude met en évidence qu’après l’instauration des séances collectives, le nombre d’IP a augmenté et la traçabilité de leur devenir est meilleure avec seulement 12,5 % d’IP non renseignées. L’instauration de séances collectives hebdomadaires d’analyse de prescriptions permet, d’une part, de renforcer et de structurer une transmission de compétences du pharmacien « senior » aux internes et, d’autre part, d’être sensibilisé à l’importance du suivi des IP. Cette approche pédagogique permet rigueur et standardisation sur le « contenu » et le suivi des IP émises par l’équipe pharmaceutique.