IntroductionAfin d’éviter l’aérosolisation d’anticancéreux, les unités de préparation utilisent des prises d’air ou des perforateurs sécurisés (ditsspikes) de façon systématique. En raison d’une activité importante (environ 420 flacons/jour), du coût unitaire élevé desspikes(par comparaison avec les prises d’air) et en l’absence d’incident par piqûre depuis 5 ans, nous avons continué de manipuler avec des prises d’air. Afin de faciliter l’ergonomie de manipulation, les préparateurs ont souhaité disposer despikes. Nous avons étudié cette possibilité en établissant des critères d’utilisation pour optimiser leur positionnement.Matériels et méthodeLes préparateurs et les pharmaciens de l’UPAC ont identifié les besoins auxquels pourraient répondre lesspikes. Des critères d’intérêt d’utilisation des spikes sont alors établis.Résultats et discussionLes spikes sont identifiés comme apportant 3 avantages étroitement liés : facilité et rapidité de prélèvement, donc ergonomie de la préparation. L’équipe détermine 4 types de préparations critiques : flacons de volume ≥ 100 mL : 5FU, cisplatine, doxorubicine et epirubicine ; produit visqueux : paclitaxel ; nombre important de flacons : préparations hospitalières nécessitant en moyenne 16 flacons [5–56] et préparations en poches vides, dont la manipulation est entièrement sans aiguille : melphalan, nelarabine, ipilumimab et cetuximab. Une utilisation desspikesrestreinte à ces 4 situations est alors mise en place, qui correspond à1286 unités par mois (associées à 6700 reconstitutions avec aiguilles/prises d’air). Cette utilisation se répartit comme suit :– flacons de gros volume : 619 unités (48 %) ;– paclitaxel : 161 unités (12 %) ;– préparations hospitalières : 354 unités (28 %) ;– préparations en poches vides : 142 unités (12 %).Cette stratégie a entraîné un surcoût de 72 %, par rapport au « toute aiguille », contre 432 % dans le projet d’utilisation systématique desspikes. Ce surcoût ne pourrait être compensé que par un gain de temps de manipulation d’environ 2 minutes par flacon, ce qui n’est pas réaliste. Il est toutefois à considérer au regard de la réduction des troubles musculosquelettiques.ConclusionSix mois après l’introduction desspikesdans l’unité, l’équipe de préparateurs ne souhaite pas étendre leur utilisation au-delà des règles définies initialement.