Avec le développement de nouvelles thérapies hypocholestérolémiantes, et surtout les anticorps anti-PCSK9, on peut voir chez certains patients des taux de LDL-cholestérol (LDL-C) très bas ; taux encore jamais vus par le passé. De plus, de nouvelles recommandations Européennes sur la prise en charge des dyslipidémies émises en 2019 préconisent des cibles de LDL-C encore plus basses que celles des recommandations de 2016, jusqu’à une cible < 0,40 g/L dans un sous-groupe de patients à très haut risque cardiovasculaire (CV). Ces cibles très basses de LDL-C posent certaines questions : jusqu’où faut-il baisser le LDL-C ? Sur quel niveau de preuve et dans quels groupes de patients ? Il y a-t-il un seuil de LDL-C sous lequel le bénéfice CV disparaît et un risque pour la santé apparaît ? Et comment obtenir de fortes baisses de LDL-C ? D’après les essais cliniques récents, mais aussi grâce aux données de randomisation mendélienne, il apparaît que plus le taux de LDL-C est bas et plus la protection cardiovasculaire est importante, sans seuil évident sous lequel cette protection disparaîtrait. Il n’y a, pour le moment, pas de signal d’alerte sur des effets secondaires dus à des taux bas, voire très bas de LDL-C, mais des études sur du long terme sont nécessaires.