L’observance thérapeutique, définie par l’exactitude du patient dans le respect de la prescription, est d’une importance cruciale en médecine cardiovasculaire. Elle est généralement quantifiée par un seuil de plus de 80 % de respect des prises médicamenteuses prescrites. Dans cet article, rédigé à l’aide d’une revue de la littérature ainsi que de l’expérience de notre service, nous soulignons que la médecine cardiovasculaire est particulièrement sujette à la non-observance thérapeutique. Pour l’hypertension artérielle, la maladie coronaire, et l’insuffisance cardiaque, la proportion de patients observants varie entre 50 et 70 %. Ce défaut d’observance présente de nombreux déterminants, dont la qualité de la relation médecin-malade, le manque d’éducation thérapeutique du patient (ETP), la chronicité et le caractère pauci-symptomatique de la pathologie cardiovasculaire, les courts séjours hospitaliers. La non-observance se traduit en termes de péjoration du pronostic, et nécessite ainsi une évaluation de la part du praticien, possiblement à l’aide de questionnaires, ainsi que la mise en œuvre de stratégies de prise en charge, comme l’ETP, la réduction du nombre des prises médicamenteuses, l’amélioration de la relation médecin-malade, ou encore des rappels des prises médicamenteuses par SMS.