Le pied diabétique est un problème de santé publique. La neuropathie diabétique (ND) avec la perte de la sensibilité thermo-algique est le principal facteur des ulcérations ; l’ischémie tissulaire et l’hyperpression plantaire sont des facteurs aggravants.L’objectif de notre étude a été le dépistage des différentes déformations et anomalies biomécaniques du pied diabétique à travers une évaluation podoscopique, ainsi que l’instauration des mesures préventives en présence des pieds diabétiques à risque d’ulcérations. Tous les patients ont bénéficié d’examen des pieds déchaussés, suivi d’une évaluation sur podoscope à éclairage tangentiel, puis avec un podomètre électronique, à la recherche des hyperpressions plantaires. Ont été recrutés, de façon aléatoire, 50 patients (34 de sexe féminin), d’âge moyen de 52 ans. Les patients étaient des diabétiques de type 2 dans 60% des cas, l’ancienneté du diabète de 12,3 ± 8,3 ans, avec une atteinte neurologique dans 46% des cas. En podométrie électronique statique, il a été objectivé une hyperpression au niveau du talon pour 18 pieds, sur la 2etête métatarsienne (n = 22), sur les 2eet 3etêtes métatarsiennes (n = 11), et sur le medio-pied (n = 2). En dynamique, il a été objectivé une hyperpression sur la 2etête métatarsienne pour 30 des pieds diabétiques, sur les 2eet 3etêtes métatarsiennes (n = 16), sur le medio-pied (n = 2), et sur le talon (n = 26). Les orthèses plantaires étaient prescrites dans 22% des cas. La ND associée à l’hyperpression plantaire est la cause de la plupart des ulcérations. L’analyse statique et dynamique des pressions plantaires permet de détecter les zones d’hyper-appui et de procéder à des mesures préventives, notamment par un appareillage permettant de réduire les conflits et de protéger les zones à risque.