L’acidocétose diabétique reste encore préoccupante en Afrique., en raison de sa prévalence et de sa mortalité élevées. Par ailleurs, elle s’y singularise par sa survenue chez des patients adultes.Nous avons développé, depuis 10 ans, un programme interventionnel à l’effet d’infléchir la courbe de mortalité de cette complication. Le but de cette étude transversale, à visée descriptive, est de rendre compte des résultats acquis.La prévalence de l’acidocétose reste élevée. En effet, sur 2 400 patients diabétiques inclus dans cette étude, 737 (30,7 %) ont présenté une acidocétose, évoquée uniquement – en l’absence de réalisation d’une gazométrie – devant une glycémie au-delà de 3 g/l et la présence de corps cétoniques dans les urines. Au total, 75,5 % des patients ont présenté une cétose sans acidose. Par ailleurs, la cétose a été inaugurale dans 49,3 % des cas. Dans ce groupe, nous avons identifié 164 cas de diabète sucré atypique à tendance cétosique, soit 22,3 % de l’ensemble des cas d’acidocétose. L’utilisation de la perfusion continue d’insuline par la macropompe autopulseuse a sans doute permis d’améliorer le pronostic de l’affection, car le taux de mortalité a été de 5,1 %. Nous soulignons, d’une part, la prépondérance du paludisme comme facteur déclenchant (33 % des causes infectieuses) et, d’autre part, la proportion non négligeable des formes mixtes (60 %).Il reste évident que la clé de la prise en charge de l’acidocétose réside, en Afrique, comme partout ailleurs, dans sa prévention par l’éducation thérapeutique.