La rareté des travaux sur le syndrome plurimétabolique (SM) en Afrique nous a incités à entreprendre une étude, en vue d'évaluer sa fréquence et celle de ses complications dans une population sénégalaise, selon les critères de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et duNational Cholesterol Evaluation Program-Adult Treatment Panel III(NCEP-ATP III). Une relation éventuelle entre la protéine C réactive ultrasensible (CRPus) et les facteurs de risque athérogène classiques a été également recherchée.L'étude a été réalisée de manière transversale et prospective sur un effectif de 902 sujets,a priorinon diabétiques, âgés de 20 à 60 ans, avec un sex-ratio (F/H) de 0,57. Les paramètres cliniques et anthropométriques, de même que les variables biologiques impliquées dans le développement du SM ont été étudiés.La fréquence du SM était plus élevée, selon les critères NCEP-ATP III, comparés aux critères de l'OMS (22,7 %versus8,9 %), surtout dans la tranche d'âge 41–60 ans (68,8 %), et les hommes étaient plus atteints (65,0 %, critères OMS ; 57,1 %, critères NCEP-ATP III). L'hypertension artérielle était l'anomalie clinique la plus fréquente (68,8 %, critères OMS ; 92,2 %, critères NCEP-ATP III). L'hyperglycémie à jeun et les dyslipidémies étaient retrouvées chez environ un tiers des sujets. Une évolution parallèle était observée entre la CRPus et les facteurs de risque athérogène (triglycéridémie,p < 5.10−3; LDL-cholestérolémie,p < 3.10−2; indice de masse corporelle [IMC],p < 3.10−5; tour de taille,p < 1,8.10−2) au sein de la population globale. En revanche, cette relation n'était pas observée chez les sujets porteurs du SM.Nos résultats indiquent donc la fréquence non négligeable du SM et des anomalies qui lui sont rattachées, ainsi que le rôle de la CRPus comme marqueur prédictif des maladies cardiovasculaires dans notre population d'étude.