Si les statines ont, de façon incontestable, fait la preuve de leur efficacité pour réduire le risque cardiovasculaire chez les patients diabétiques de type 2, il faut savoir que l’incidence d’événements cardiovasculaires demeurent élevée chez ces patients, même sous statines. Ce risque cardiovasculaire résiduel est en partie lié au fait que les statines ciblent principalement le LDL-cholestérol et n’ont qu’une action très faible sur la dyslipidémie diabétique (hypertriglycéridémie, hypo-HLDémie). Ainsi, la nécessité d’un traitement complémentaire aux statines, ciblant les triglycérides et le HDL-cholestérol, doit être envisagée. Dans cet esprit, l’étude ACCORD-Lipidsa analysé l’efficacité de l’association du fénofibrate à une statine sur la réduction des événements cardiovasculaires dans une population de diabétiques de type 2. Après un suivi moyen de 4,7 années, cette association thérapeutique n’a pas permis de réduire significativement le risque d’événements cardiovasculaires dans l’ensemble de la population étudiée. En revanche, dans le sous-groupe des patients qui présentaient des triglycérides dans le tertile supérieur (> 2,04 g/l) et un HDL-cholestérol dans le tertile inférieur (≤ 0,34 g/l), il était observé une diminution de 31% du risque d’événements cardiovasculaires. En outre, il apparaît dans toutes les études ayant utilisé des fibrates, que les sous-groupes de patients présentant les caractéristiques de la dyslipidémie typique du diabète de type 2 (hypertriglycéridémie et HDL-cholestérol bas) tirent un bénéfice cardiovasculaire significatif du traitement par fibrates. Il semble se dessiner là une population pour laquelle un traitement par fénofibrate, en association avec une statine, pourrait avoir un intérêt dans la prévention cardiovasculaire.