IntroductionDans la prise en charge des adénocarcinomes du rectum non métastatiques, la question de l’intérêt d’une chimiothérapie adjuvante chez les patients ayant une stérilisation ganglionnaire après radiochimiothérapie néoadjuvante reste posée, notamment les patients ypT3N0. Le but de cette étude était d’évaluer l’intérêt d’une chimiothérapie adjuvante chez les patients ypT3N0 ayant une stérilisation ganglionnaire après radiochimiothérapie néoadjuvante.Patients et méthodesIl s’agissait d’une étude rétrospective, multicentrique colligeant les données à la source de 4 études françaises. De 2005 à 2016, les données des patients issues de ces études, initialement cT1-4N+ et ypT3N0 après radiochimiothérapie ont été inclus dans l’étude. La survie globale et la survie sans récidive des patients ayant ou pas une chimiothérapie adjuvante étaient comparées après appariement par un score de propension.RésultatsIl y avait 94 patients cT1-4N+ et ypT3N0. Les patients ayant eu une chimiothérapie adjuvante étaient plus jeunes (p = 0,005), étaient plus opérés sous cœlioscopie (p < 0,001) et avaient moins de complications sévères (p = 0,012). Après appariement sur l’âge, la voie d’abord et les complications, 44 patients ayant eu une chimiothérapie adjuvante étaient comparés à 44 patients n’ayant pas eu de chimiothérapie adjuvante : il n’y avait pas de différence de survie globale (p = 0,1) et de survie sans récidive (p = 0,3) entre les deux groupes.ConclusionLa réalisation d’une chimiothérapie adjuvante chez des patients ypT3N0 avec stérilisation ganglionnaire après radiochimiothérapie n’améliore pas la survie globale et la survie sans récidive.