IntroductionLe syndrome d’épuisement professionnel (EP) touche toutes les catégories professionnelles mais particulièrement le secteur médical. La dégradation ressentie des conditions de travail dans les centres hospitalo-universitaires touche les médecins hospitaliers mais aussi les hospitalo-universitaires (HU). Le but de cette enquête était d’analyser la qualité de vie professionnelle des chirurgiens digestifs HU français.MéthodesUn questionnaire en ligne a été proposé à tous les membres de la sous-section 52-02 (Chirurgie Digestive et Viscérale) du Conseil national des universités. Il contenait des questions isolées ainsi que le questionnaire spécifique Copenhagen Burnout Inventory (CBI) qui analyse trois domaines : l’épuisement personnel (EPer), l’épuisement professionnel (EPro) et l’épuisement relationnel (ERel).Résultats132 (85 %) des 156 chirurgiens ont répondu, et seulement 110 (70 %) ont rempli le questionnaire CBI. Le ressenti de la qualité de vie professionnelle était mauvais ou très mauvais (57 %), allant en s’aggravant, principalement en raison de manque de moyens humains, logistiques, financiers, et des rapports conflictuels avec l’administration. Le questionnaire CBI montrait des scores élevés d’EPer (37 %), d’EPro (30 %) et à un moindre degré d’ERel (8 %). On notait la survenue déclarée d’un syndrome dépressif chez 26 % des répondants. Il n’y avait pas de différences significatives selon la région, le genre et l’âge.ConclusionCette étude objective une dégradation ressentie des conditions de travail des chirurgiens digestifs HU avec des taux élevés d’EP et un risque dépressif supérieur à celui de la population générale.