Généralement décrites sur les champs de bataille, les plaies par balles et les lésions par explosions sont depuis peu en France également rencontrées de façon non anecdotique en pratique civile. Les principes de la balistique lésionnelle reposent sur l’interaction projectile-vivant et sur le transfert d’énergie du projectile aux tissus. Le traitement des plaies balistiques repose sur quelques principes : le parage des plaies des membres et la non-fermeture initiale, un traitement médical complémentaire et une immobilisation systématique, la révision des plaies et la fermeture secondaire. Les victimes d’une explosion présentent un tableau clinique complexe dont les lésions sont directement ou indirectement liées à l’onde de choc (blast) de l’explosion. Ces lésions, qui dépendent de l’explosif, de son environnement et de la situation de la victime par rapport à cette charge sont regroupées en lésions de blast primaire, secondaire, tertiaire et quaternaire. Chez ces victimes, les lésions primaires (lésions de blast) isolées sont rares car les lésions secondaires par éclats sont généralement au premier plan. Ainsi, le triage de ces victimes est particulièrement difficile du fait de la complexité des tableaux cliniques. Certains mythes comme la nécrose des tissus mous déplacés lors de la formation de la cavité temporaire par le projectile ou la stérilisation des plaies par la chaleur du projectile doivent définitivement être éliminés. Concernant les protections balistiques, celles-ci ne sont pas infaillibles, même non perforées, elles peuvent être à l’origine de lésions, suite à l’impact d’un projectile ou à une agression par blast.