Il est désormais admis que la dénutrition augmente les complications postopératoires, en particulier respiratoires et infectieuses après chirurgie majeure. La chirurgie hépatique est principalement réalisée chez des malades porteurs de cancers, ce qui augmente le risque de dénutrition. Les principaux facteurs de risque de complications postopératoires sont l’hypoalbuminémie préopératoire et un indice de masse corporelle inférieur à 20 kg/m2. Pour tenter d’améliorer la prédiction des complications chez ces patients, des équipes ont suggéré de mesurer l’épaisseur des muscles par tomodensitométrie. La masse musculaire peut être ainsi quantifiée sur une coupe axiale passant par la troisième vertèbre lombaire, en mesurant la surface totale des muscles psoas ou la surface totale de tous les muscles (i.e., muscles obliques externe et interne, muscle transverse, psoas et muscles paravertébraux) visibles sur cette coupe. Il existe de plus en plus de données qui suggèrent que la sarcopénie est un facteur indépendant de morbidité postopératoire et de faible survie à long terme après résection hépatique pour cancer. Néanmoins, la littérature reste très pauvre, le manque de définitions standardisées de la sarcopénie et le fait que les techniques reposant sur l’imagerie nécessitent l’utilisation de logiciels particuliers pour le calcul des surfaces constituent les principales limites. Enfin, il y a encore moins de données sur les moyens nutritionnels et pharmacologiques de traiter la sarcopénie. Par une revue de la littérature, nous avons fait une mise au point sur l’intérêt et l’impact pronostique de la sarcopénie dans la chirurgie des tumeurs du foie. La définition actuellement validée sur le plan international, les méthodes de mesure et les conséquences de la sarcopénie sur les résultats des hépatectomies sont détaillées dans cette revue.