ObjectifLa morbidité après hépatectomie majeure (HM) reste fréquente et impose une prise en charge rapide. Des marqueurs biologiques prédictifs d’insuffisance hépatique (IHC) existent à J5 (50–50). Le but de ce travail est d’identifier des facteurs biologiques prédictifs de morbidité globale dès J1.MéthodesDe 2000 à 2011, 202 patients opérés d’une HM pour métastases de cancer colorectal ont été inclus. Quatre groupes ont été définis par leur taux de bilirubine (supérieur ou non à 2 fois la normale) et d’ASAT (supérieur ou non à 10 fois la normale) à J1. La morbidité chirurgicale (III-V) était définie selon Dindo ; la morbidité hépatique par la survenue d’une ascite, d’une complication biliaire, d’une IHC grade B-C.RésultatsLa morbidité était chirurgicale et hépatique chez respectivement 31 (15 %) et 58 (29 %) patients. Une bilirubine > 2N associée à des ASAT > 10N à J1 (n = 24) se traduisait par une morbidité accrue comparée aux autres groupes : biologie normale (n = 104), hyperbilirubinémie isolée (n = 35), cytolyse isolée (n = 39). La morbidité chirurgicale était de 42 %vs11 %, 17 %, 8 % (p = 0,001), la morbidité hépatique de 71 %vs17 %, 34 %, 28 % (p < 0,001). La durée d’hospitalisation était de 16,5 jours (7–46)vs10 jours (5–63), 11 jours (5–28), 11 jours (5–27) (p < 0,001).ConclusionL’hyperbilirubinémie (même mineure) associée à une cytolyse majeure (quelque soit l’étiologie) à J1 identifie de façon précoce une sous-population à haut risque de morbidité après hépatectomie majeure.