IntroductionLa rupture tumorale d’un carcinome hépatocellulaire (CHC) entraine un pronostic carcinologique péjoratif. En Europe, peu de données sont disponibles. L’objectif de cette étude était de rapporter les résultats d’une étude multicentrique française de patients opérés de CHC rompus.MéthodesÉtude rétrospective française incluant 135 patients opérés entre 1998 et 2012 dans 21 centres. Les données cliniques, la stratégie thérapeutique et les complications ont été analysées.RésultatsLe sex-ratio était 4/1. L’âge médian était 66 [32–87] ans. 57malades (42 %) avaient une cirrhose. La taille tumorale médiane était de 76 mm (20–250). L’exérèse chirurgicale a été réalisée en urgence chez 40 malades (29 %) et de manière réglée après contrôle hémorragique chez 95 malades (71 %). Les taux de complications sévères et de mortalité étaient de 27 et 9 %, significativement plus élevés après exérèse en urgence. 88 patients (65 %) ont présenté une récidive dont 17 intrapéritonéales (19 %). La médiane de survie globale était de 31 mois. En analyse multivariée, les facteurs de risque impactant la survie étaient un taux d’alphafoetoproteine > 30ng/ml (HR : 4,41 ; p < 0,0001), une marge de résection envahie (HR : 2,41 ; p = 0,006), une taille tumorale > 70 mm (HR : 1,91 ; p = 0,013).ConclusionLa prise en charge séquentielle (hémostase puis exérèse) doit être le standard en raison de la morbimortalité élevée de l’exérèse de CHC rompus en urgence, sans supériorité oncologique par ailleurs.