Les risques hémorragique et thrombotique liés à la chirurgie digestive et au terrain du patient font partie intégrante des préoccupations multidisciplinaires de la prise en charge périopératoire. Cette mise au point a pour objectif de discuter des actualités en matière de thromboprophylaxie et de gestion des médicaments anticoagulants et antiplaquettaires récemment mis sur le marché. La durée de la prophylaxie recommandée est de 1 mois pour la chirurgie carcinologique. Il est suggéré d’injecter 2 doses d’héparine de bas poids moléculaire (HBPM) pour la chirurgie bariatrique sans dépasser une dose totale de 10 000 UI/jour. Une bithérapie antiagrégante plaquettaire est nécessaire durant 6 semaines pour un stent nu, de 6 à 12 mois pour un stent actif, de 12 mois après syndrome coronarien aigu. L’arrêt brutal des antiagrégants expose au risque de thrombose. En l’absence de données, il n’y a pas de recommandations spécifiques pour leur gestion en chirurgie digestive. Dans les interventions lourdes, le maintien de l’aspirine doit être discuté au cas par cas. Si l’arrêt du traitement est indispensable, il doit être court (aspirine 3 jours, ticagrélor et clopidogrel 5 jours, prasugrel 7 jours). Les modalités de gestion des nouveaux anticoagulants directs oraux (ADOs) en situation programmée sont superposables à celles des antivitamines K (AVK) en évitant tout chevauchement en cas de relais avec de l’héparine. En situation d’urgence, un algorithme est proposé en fonction du médicament, des tests d’hémostase disponibles et du délai opératoire.