La gastrostomie est la méthode d’assistance nutritionnelle prolongée la plus efficace et la mieux tolérée. La jejunostomie est plus rarement utilisée. Les techniques de mise en place sous contrôle endoscopique ou radiologique, sans abord chirurgical, ont permis d’en élargir les indications. Il s’agit dans tous les cas d’une procédure simple et rapide pouvant se faire sous simple sédation avec un taux de succès supérieur à 95 % pour la gastrostomie quelle que soit la technique. La mortalité directement liée au geste est inférieure à 5 %, mais les nombreuses comorbidités rendent compte d’une mortalité à 30 jours très variable, souvent élevée. Les soins locaux et l’entretien de la sonde permettent d’éviter la plupart des complications tardives dominées par les fuites péristomiales, les infections locales ou l’enfouissement de la sonde dans la paroi abdominale. Les principales indications sont les troubles de la déglutition d’origine neurologique et la dysphagie par obstacle mécanique ORL ou œsophagien si la durée prévisible de la nutrition entérale est au moins supérieure à trois semaines. En cas de démence sévère, il n’y a pas de bénéfice démontré ni sur l’état nutritionnel ni sur la qualité de vie. Dans tous les cas, le rapport bénéfices–risques doit être soigneusement évalué après information du malade ou de sa famille.