Le dosage des biomarqueurs du liquide cérébrospinal (LCS) a intégré depuis maintenant plusieurs années la démarche diagnostique en cas de suspicion de maladie d’Alzheimer (MA). En France, où l’imagerie moléculaire n’est pas accessible en soin courant, ils sont le seul outil disponible pour poser un diagnostic biologique de MA selon les critères de 2018. La combinaison de Aβ1-42 et Aβ1-40 prédit avec une excellente sensibilité et spécificité la présente d’une pathologie amyloïde (A), tandis que P-Tau et T-tau sont des biomarqueurs de la taupathie associée à la MA (T), T-tau ayant une moindre spécificité que P-tau. L’association de ces quatre biomarqueurs peut différencier une MA d’une autre maladie neurodégénérative et poser un diagnostic de MA dès le stade prodromal ou préclinique. Les biomarqueurs ont toutefois des limites qui tiennent d’abord à la variabilité du dosage, liée à des facteurs pré-analytiques et analytiques. L’harmonisation des procédures, l’automatisation et les efforts encore en cours de standardisation contribuent à réduire les sources de variabilité. Leur interprétation est souvent difficile, liée notamment aux profils ambigus (A+T- ou A-T+) et à la fréquence des associations pathologiques, notamment chez le sujet très âgé. Ils conservent néanmoins à tout âge une excellente valeur prédictive négative à tout âge. L’arrivée annoncée des biomarqueurs sanguins relèguera peut-être les biomarqueurs du LCS au second plan. Ils resteront néanmoins pour les années à venirun gold standardbiologique.