But de l’étudeLe but de cette étude est d’explorer le vécu d’hommes victimes de violences conjugales.Patients et méthodeNous avons réalisé une étude qualitative, par entretiens individuels semi-dirigés, auprès d’hommes majeurs ayant consulté entre le 1er janvier et le 31 octobre 2017 à l’unité médicojudiciaire de l’hôpital Rangueil à Toulouse.RésultatsNeuf entretiens ont été réalisés. L’âge moyen des hommes était de 39 ans et la durée de relation moyenne avec l’auteur de violences était de 9,2 ans. Les hommes étaient victimes, en premier lieu, de violences psychologiques. Les violences physiques apparaissaient secondairement et marquaient le point culminant des violences. Après un intervalle libre, les violences s’installaient progressivement sans pouvoir identifier de facteur déclenchant. Les hommes étaient portés à minimiser les actes de violences. Ils ne reconnaissaient pas les premières manifestations comme des violences. Sur le long terme, les hommes mettaient en place des stratégies leur permettant de s’adapter pour poursuivre leur relation. Les représentations sociales compliquaient la reconnaissance des hommes en tant que victime. Les hommes victimes se sentaient piégés par la société.ConclusionDe par sa méthode originale, notre travail a permis d’étudier les mécanismes intimes des violences conjugales faites aux hommes. Comprendre et identifier ces mécanismes apparaît aujourd’hui indispensable pour dépister et proposer une prise en charge adaptée des hommes victimes de violences conjugales par les professionnels du droit et de la santé.