But de l’étudeNous avons analysé les caractéristiques et le retentissement des violences numériques effectuées chez des victimes, en grande majorité adultes, venus consulter dans une unité médico-judiciaire. Jusqu’à présent, les études ayant trait à ce type de violences ont été rares chez l’adulte, et effectuées dans le monde du travail.Patients et méthodesPendant deux années consécutives, des informations ont été colligées concernant la durée des violences numériques, leur type, la présence de violences verbales en face à face ou de violences physiques associées, ainsi que le retentissement psychologique chez les victimes. Une comparaison a été effectuée entre les deux années.RésultatsLes victimes ont été le plus souvent des femmes, la majorité des violences numériques étant pratiquée par le conjoint ou l’ex-conjoint (82 %). Les violences numériques ont été répétées dans 82 % des cas, et l’intervalle de temps durant lequel elles sont survenues a été respectivement inférieur à 8 jours et supérieur à 1 an chez 29 % et 25 % des victimes. Des violences verbales en face à face ont été associées dans 70 % des cas, et des violences physiques dans 82 % des cas. Le retentissement psychologique, présent chez 69 % des consultants, a été plus fréquent lorsque des violences physiques étaient associées (p = 0,0009), sans différence entre les deux années consécutives.ConclusionEn cas de violences conjugales, il est donc important, lors des consultations, de rechercher systématiquement des épisodes de violences numériques, en particulier du fait de la fréquence élevée du retentissement psychologique observé chez les victimes.