Les pistolets d’abattage sont utilisés par les personnels d’abattoirs et les vétérinaires pour l’étourdissement d’animaux, de manière à ce que leur exécution secondaire se déroule sans résistance ni souffrance, ce que les Anglo-saxons dénommenthumane killing. Ces armes, constituées de plusieurs éléments métalliques vissés entre eux, nécessitent pour fonctionner une charge de poudre, qui lors de sa percussion, propulse un cylindre vers l’extérieur afin de créer une lésion sur une cible en contact. Les auteurs proposent ici de présenter le cas d’un suicide complexe par pistolet d’abattage. L’autopsie mettait en évidence un orifice cutané de la région temporale ; un orifice osseux circulaire dont les berges, sur la table externe de la voûte du crâne étaient régulières mais, les berges sur la table interne étaient biseautées. Les lésions provoquées par les pistolets d’abattage présentent des caractéristiques pathognomoniques, que ce soit sur le plan cutané, osseux ou parenchymateux. Elles sont fonction des caractéristiques techniques de l’arme ou de son mode d’utilisation. Une connaissance de ces lésions par le médecin légiste est importante, pour permettre un diagnostic positif ou l’élimination d’un diagnostic différentiel (reproduction à première vue d’une lésion secondaire à un tir d’arme à feu classique réalisé à distance).