La violence conjugale représente un grave problème de société et un enjeu de santé périnatale. Cet article présente les résultats d’une enquête réalisée au centre hospitalier Ibn Rochd de Casablanca sur une période d’une année dans le but de déterminer leur fréquence, leurs facteurs de risque, les pathologies maternelles et les complications obstétricales. Les résultats de notre enquête retrouvent une fréquence des sévices physique durant la grossesse de 18,3 % (125 cas). La moyenne d’âge de ces femmes est de 22,3 ans. Soixante et onze pour cent des parturientes sont illettrées. Soixante et un pour cent des femmes sont issues d’un niveau socioéconomique défavorisé et 47 % sont d’origine rurale. La moitié des maltraitées sont des multipares avec une moyenne de parité de 4,2 enfants vivants. Trente-cinq pour cent des grossesses sont non planifiées. Trente-sept pour cent des partenaires des parturientes sont sans emploi et 86 % ont des habitudes toxiques. Les complications obstétricales sont assez fréquentes et les répercussions mentales sont non négligeables avec trois tentatives de suicide. Une identification précoce des mauvais traitements subis par les femmes enceintes et la prise de mesures visant à les prévenir pourraient réduire la survenue de ces effets indésirables.