IntroductionNotre observation fait le point sur un aspect particulier de nécrose multiviscérale de découverte autopsique après un suicide par ingestion massive d’acide sulfurique.ObservationUn homme de 39 ans admis pour épigastralgies, vomissements et hématémèses de faible abondance suite à une ingestion volontaire de 750 cc d’acide de batterie à 32 %. L’examen abdominal retrouvait une sensibilité épigastrique et l’examen oro-pharyngé objectivait des ulcérations de la cavité buccale. La fibroscopie œsogastroduodénale n’a pas pu être faite chez notre patient devant l’importance des hématémèses. Cinq jours après son admission, il installe une défaillance multiviscérale.Données autopsiquesL’examen cadavérique externe était sans particularités. À l’examen de la cavité buccale, on retrouvait des ulcérations des muqueuses jugales. On objectivait une nécrose mésentérique étendue avec du liquide nécrotico-hémorragique intrapéritonéal. L’aspect normal de la langue contrastait avec une nécrose étendue avec perforation de l’œsophage et de l’estomac. La nécrose intéressait également le bloc duodéno-pancréatique, et le foie. L’examen anatomo-pathologique objectivait une nécrose de coagulation de l’épithélium œsophagien, gastrique et duodénal, avec nécrose des lobules hépatocytaires.DiscussionDans notre cas, seules les données anamnestiques sur les caractères de l’ingestion et les propriétés toxicologiques du produit étaient suffisantes pour prédire de la gravité du geste et ses lourdes conséquences, car ni les examens cliniques ni paracliniques n’ont pu déterminer l’ampleur du processus nécrosant multiviscéral.ConclusionAspect rare d’une nécrose multiviscérale lors d’une péritonite chimique, particulière par l’étendue des dégâts anatomiques mais surtout par l’absence de parallélisme entre la sévérité des lésions et la discrétion des symptômes cliniques.