Une décroissance des traitements de fond, notamment biologiques, semble intéressant dans la polyarthrite rhumatoïde une fois la rémission ou la faible activité stable atteinte, afin d’éviter un potentiel surtraitement. Les potentiels bénéfices d’une telle stratégie sont la réduction du fardeau de la maladie et du risque d’effets indésirables liés aux traitements. L’interruption des traitements de fond a été évaluée dans de nombreuses études, estimant le risque de rechute entre 56 et 87 % dans l’année. La décroissance progressive des traitements de fond, soit par réduction des doses administrées, soit par espacement des injections, semble plus pertinente. Deux essais randomisés et contrôlés, comparant l’étanercept à demi-dose au maintien à pleine dose, n’ont pas montré de différence du risque de rechute. Deux essais d’équivalence comparant un espacement progressif et adapté sur l’activité de la maladie des injections d’adalimumab et d’étanercept à leur maintien à pleine dose ont montré une fréquence accrue de rechute. Cependant, l’un a démontré une équivalence en termes de risque de rechute majeure (> 3 mois) et de contrôle de l’activité de la maladie. Dans tous les cas, le risque de progression structurale était faible ou nul et la réintroduction du biologique à dose pleine après la poussée était associée à une nouvelle mise en rémission/faible activité de la PR. Les stratégies de décroissance thérapeutique progressive, respectant les principes duTight ControletTreat-to-Target, constituent une option pertinente chez les PR en rémission ou faible activité stable.