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Obésité et ostéoporose

Auteurs : Cortet B1, Roux C2
Affiliations : 1CHU de Lille, 2, avenue Oscar-Lambret, 59000 Lille, France2Inserm U1153, université Paris Descartes, hôpital Cochin, fédération de rhumatologie, 75014 Paris, France
Date 2015 Février 21, Vol 83, Num 1, pp 25-28Revue : Revue du Rhumatisme monographiesDOI : 10.1016/j.monrhu.2015.09.003
Résumé

Un faible indice de masse corporelle (IMC) constitue un facteur de risque classique de fracture. Ainsi, toute diminution d’une unité de l’IMC est à l’origine d’une réduction modérée (mais significative) du risque de fracture. La réduction est plus conséquente si on s’intéresse aux fractures par fragilité. Elle est encore plus importante si on se focalise sur les fractures de hanche. En revanche, après ajustement pour la densité minérale osseuse (DMO), cette association disparaît. Il est maintenant bien établi que l’effet protecteur du poids sur le risque de fracture ne se manifeste que jusqu’à un certain seuil d’IMC (25 kg/m2). Au-delà de ce seuil, l’incidence fracturaire ne varie plus. Après ajustement pour la DMO, il semble même qu’un IMC supérieur à 30 kg/m2 puisse être à l’origine d’une augmentation du risque de fracture. Les publications indiquant que l’obésité n’est pas protectrice quant à l’apparition de fractures par fragilité osseuse sont récentes. L’analyse des données (qui ne sont par ailleurs pas toutes unanimes) est complexe dans la mesure où l’effet de l’obésité est différent en fonction du siège de la fracture. Chez la femme, l’obésité semble associée à une augmentation du risque de fracture du tibia (extrémité supérieure et inférieure), de la diaphyse fémorale ainsi que de l’extrémité supérieure de l’humérus. A contrario, l’obésité apparaît protectrice en ce qui concerne les fractures du poignet, de la hanche et du bassin. Le sexe est également un élément important à prendre en considération. Ainsi chez l’homme, l’obésité (après ajustement pour la DMO) constitue un facteur de risque de fracture de hanche. Pour les fractures vertébrales, l’obésité serait un facteur protecteur chez l’homme mais favorisant chez la femme. En termes mécanistiques, beaucoup d’inconnues demeurent. Au-delà des contraintes mécaniques qui peuvent constituer une explication évidente pour comprendre l’augmentation de l’incidence de certaines fractures chez les obèses, il faut prendre en considération la complexité du tissu adipeux. Ce véritable organe endocrine considéré jusqu’à présent comme un simple réservoir est doué de propriétés métaboliques conséquentes. Il est notamment capable de sécréter des adipokines. La plus connue d’entre elles est la leptine. La leptine mesurée en périphérie a plutôt un effet protecteur au niveau osseux. Une autre adipokine, l’adiponectine, pourrait également être impliquée dans le métabolisme osseux avec une action opposée par rapport à la leptine. En outre, l’obésité appartient comme d’autres affections à la catégorie des maladies chroniques à l’origine d’une inflammation évoluant à bas bruit. Ainsi, la sécrétion par le tissu adipeux de cytokines pro-inflammatoires pourrait constituer une piste explicative intéressante.

Mot-clés auteurs
Obésité; Surpoids; Indice de masse corporelle; Ostéoporose; Densitométrie osseuse; Fracture;
 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Cortet B, Roux C. Obésité et ostéoporose. Revue du Rhumatisme monographies. 2015 Fév 21;83(1):25-28.
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Dernière date de mise à jour : 25/03/2017.


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