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Hypophosphatasie : diagnostic et conduite à tenir

Auteurs : Audran M, Chappard D1
Affiliations : 1Inserm U922, LHEA, IRIS-IBS, institut de biologie en santé, CHU d’Angers, 49933 Angers cedex 9, France
Date 2011 Février 10, Vol 78, Num 4, pp 267-273Revue : Revue du Rhumatisme monographiesDOI : 10.1016/j.monrhu.2011.05.001
Résumé

L’hypophosphatasie est une maladie métabolique héréditaire rare caractérisée par un déficit de l’activité de l’isoenzyme non spécifique d’organe de la phosphatase alcaline (TNSALP) et causée par des mutations du gèneALPLqui la code. Cette affection est à l’origine de troubles parfois très graves de la minéralisation osseuse ainsi que de lésions dentaires. L’expression clinique est variable et on distingue différentes formes selon l’âge : périnatale et du nourrisson, souvent létale (complications respiratoires, crises comitiales), mais parfois bénigne ; de l’enfant, à l’origine de déformations squelettiques et de troubles de la marche, dans certains cas des lésions osseuses inflammatoires multifocales à type d’ostéomyélite ; forme de l’adulte, reconnue parfois tardivement lors de l’exploration complémentaire de fissures ou fractures des membres inférieurs (avec un fréquent retard de consolidation) ou dans le bilan d’une chondrocalcinose articulaire. L’odonto-hypophosphatasie se caractérise par des lésions dentaires prédominantes. La biologie est essentielle au diagnostic, montrant une réduction de l’activité des phosphatases alcalines sériques, associée à une augmentation de l’excrétion urinaire de la phosphoéthanolamine et des pyrophosphates inorganiques ainsi qu’à une élévation du taux plasmatique du pyridoxal-5’-phosphate. Les radiographies montrent des déformations osseuses, des anomalies de la minéralisation ainsi que des fissures ou des fractures, et dans certains cas, des lésions de chondrocalcinose. L’analyse histologique de l’os objective un trouble de la minéralisation du tissu ostéoïde. Le séquençage de l’ADN au niveau du gène codant la phosphatase alcaline permet de détecter des mutations caractéristiques dans 95 % des cas ; plus de 200 mutations ont été identifiées, (http://www.sesep.uvsq.fr/03_hypo_mutations.php). Le mode de transmission variable (autosomique dominant ou autosomique récessif) et la pénétrance incomplète de la maladie rendent compte de la difficulté du conseil génétique. Le traitement n’est pas bien codifié. La prescription de vitamine D doit être prudente en raison du risque d’hypercalciurie et d’hypercalcémie. La prescription de vitamine B6 est utile en cas de crises comitiales chez l’enfant, de même que les anti-inflammatoires non stéroïdiens en cas d’ostéomyélite aseptique. L’administration quotidienne de parathormone ou de tériparatide (PTH 1-34) par voie sous-cutanée a donné des résultats encourageants. Des résultats très prometteurs dans le traitement des formes sévères de l’enfant ont été récemment rapportés après injections quotidiennes de TNSALP humaine.

Mot-clés auteurs
Hypophosphatasie; Ostéopathie héréditaire ORPHA436; Phosphatases alcalines; ; Parathormone; Tériparatide; Traitement enzymatique;
 Source : Elsevier-Masson
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
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Citer cet article
Audran M, Chappard D. Hypophosphatasie : diagnostic et conduite à tenir. Revue du Rhumatisme monographies. 2011 Fév 10;78(4):267-273.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 23/08/2017.


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