La goutte est une des rares maladies rhumatologiques à avoir un signe diagnostique pathognomonique : la présence de microcristaux d’urate de sodium (UMS) isolés d’une articulation ou d’un tophus. Ce critère peut manquer car les omnipraticiens (et les rhumatologues) recourent trop rarement à l’examen du liquide articulaire à la recherche des UMS ; les laboratoires de routine n’assurent sans doute pas les conditions techniques optimales pour les identifier. Des critères de classification ont été proposés dans les années 1960–1970 avec la part belle donnée à la sémiologie, souvent très parlante, de l’accès aigu goutteux et à l’identification des cristaux. L’OMERACT développe actuellement un ensemble d’outils qui viendront sans doute aider à l’évaluation de nouvelles thérapeutiques qui ont changé et changeront l’image de la goutte, à laquelle se rattache le concept de « vieille maladie et d’anciens médicaments ». L’imagerie moderne, au premier rang l’échographie, va sans doute changer la définition de la goutte tophacée, avec la mise en évidence de tophus infra cliniques. Enfin, le développement récent d’échelles spécifiques visant à évaluer le handicap global ou localisé, et la qualité de vie, devraient permettre de mieux appréhender les conséquences fonctionnelles, parfois sévères, de la maladie.