IntroductionLe nombre de patients porteurs de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), en insuffisance respiratoire chronique hypercapnique, traités à domicile par la ventilation non invasive (VNI) ne cesse de croître. En Tunisie, bien que fréquemment prescrite, peu de données concernant cette assistance à domicile sont rapportées.ButÉvaluer la pratique actuelle de la VNI à domicile chez le BPCO, son intérêt, sa faisabilité et ses limites selon une analyse SWOT.MéthodesIl s’agissait d’une étude descriptive transversale rétrospective entre 2012 et 2019, réalisée au service de pneumologie : pavillon I de l’hôpital Mami de Ariana, Tunisie, incluant des patients BPCO sous VNI à domicile au long cours. La base de données a été récupérée des données du dossier médical et du prestataire de service qui a assuré le suivi à domicile de la VNI. La qualité de vie après VNI a été mesurée selon une échelle visuelle analogique de 0 à 100. Une bonne observance a été définit par une utilisation ≥ 4 heures la nuit. Les données ont été analysées par le logiciel SPSS 23.RésultatsNous avons colligé 23 patients âgés en moyenne de 66,86 ans. Avec une prédominance masculine à 78,3 %. L’indication de la VNI à domicile a été posée au décours d’une exacerbation hypercapnique de BPCO avec un échec de sevrage de la VNI. Les patients avaient un score de qualité de vie à 52,9 en moyenne. Une bonne observance a été notée chez 56,5 % des malades. Les principales causes de non-observance étaient : machine en panne (21,7 %), des raison socioéconomique (26,1 %), effets indésirables (17,4 %). On a noté une réduction statistiquement non significative (p = 0,19) du nombre d’hospitalisations après mise en route de la VNI et une diminution statistiquement significative de 83 % (p = 0,02) de recours à la réanimation au cours de ces hospitalisations. Une amélioration statistiquement significative sur le plan fonctionnel : une diminution de la PaCO2 de 20 mmHg (p = 0,01), une amélioration de la PaO2 de 21 mmHg (p = 0,02) et une amélioration de 4,55 des chiffres du VEMS (p = 0,03). Le taux de survie à un an était de 98,3 % Analyse SWOT (Tableau 1).ConclusionL’intérêt de la VNI à domiciles pour les BPCO reste controversé à cause de facteurs internes (liés à la VNI et la pathologie) et des facteurs externes (la faisabilité) étroitement liés à l’observance et aux raisons socioéconomiques.