Les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) ayant une mutation activatrice de l’EGFR(epidermal growth factor receptor)sont associés à une sensibilité accrue aux inhibiteurs des tyrosines kinases (TKI). Suite aux publications récentes comparant l’efficacité et la tolérance d’un traitement initial par EGFR-TKI à une chimiothérapie standard, le débat sur la séquence thérapeutique à privilégier est relancé: faut-il absolument prescrire les EGFR-TKI en première ligne ?Les résultats des études confirment la supériorité des EGFR-TKI sur la chimiothérapie en survie sans progression (PFS) et taux de réponse globale (ORR). De la même manière, le profil de toxicité et l’amélioration de qualité de vie (QoL) sont en faveur des TKI. Les TKI entraînent moins de fatigue, de pancytopénies et de nausées (mais plus de rash cutanés et de diarrhées). Néanmoins, il n’y a aucun bénéfice en survie globale (OS). Cela est probablement expliqué par le fort taux de cross-over et l’impact des lignes de traitement ultérieures, notamment par EGFR-TKI chez les patients initialement traités par chimiothérapie.Malgré une augmentation de la PFS, un meilleur profil de tolérance et une amélioration de la QoL, le manque de gain en OS suggère que l’on peut se permettre de conserver les EGFR-TKI pour une ligne ultérieure. En effet, une large proportion de patients initialement traités par TKI ne pourra pas bénéficier d’une chimiothérapie du fait d’une dégradation trop importante du performance status. Il paraît donc judicieux de discuter au cas par cas, selon le contexte, dans l’attente d’éventuelles études comparatives spécifiques.