IntroductionL’origine de l’ostéolyse humérale proximale après une prothèse totale inversée de l’épaule (PTEI) reste controversée. Les objectifs étaient de comparer les résultats radiographiques des PTEI de type Grammont par méthode de fixation cimentée par rapport au sans ciment et d’identifier la cause de ces changements radiographiques particulièrement pour les tiges non cimentées.HypothèseLa perte osseuse humérale proximale est plus importante pour les tiges humérales non cimentées.MéthodesAvec un suivi minimum de 5 ans, deux cohortes appariées ont été comparées de manière rétrospective : 70 PTEI avec tige cimentée et 70 PTEI avec tiges sans ciment. Sur les radiographies prises lors de la dernière visite de suivi, nous avons recherché la résorption des tubérosités, les signes destress shielding, la présence de liserés périprothétiques et l’encoche scapulaire.RésultatsÀ un suivi moyen de 9 ans (5,0–20,6), le taux de révision de la PTEI était de 1,8 % dans le groupe cimenté et de 3,6 % dans le groupe sans ciment (p = 1). La résorption tubérositaire était deux fois plus fréquente dans le groupe sans ciment : 59 % contre 30 % (p < 0,001). Les signes destress shieldingcomme l’ostéopénie n’étaient présents que dans le groupe sans ciment. Dans les deux groupes, la résorption tubérositaire était fréquemment associée à l’encoche scapulaire. Pour les épaules présentant une résorption tubérositaire, les stades d’encoche scapulaire ≥ 3 étaient plus fréquents dans le groupe sans ciment (p = 0,001).DiscussionPour les tiges sans ciment, l’ostéolyse humérale proximale peut en partie être attribuée au stress shielding. La relation entre l’encoche et la résorption tubérositaire dans les deux groupes suggère également une cause biologique secondaire.Niveau de preuveIII ; étude comparative rétrospective.