IntroductionLe nerf radial est souvent atteint dans les fractures humérales ; 30 % ne récupèrent pas spontanément. Les facteurs pronostiques de ces paralysies sont peu étudiés dans la littérature. Les objectifs étaient de : 1) déterminer les facteurs pronostiques des paralysies radiales, 2) évaluer l’intérêt de l’exploration du nerf dans les paralysies préopératoires.HypothèseDes facteurs pronostiques des paralysies radiales peuvent être identifiés.MéthodesTrois cent soixante-treize patients ont présenté une fracture de la diaphyse humérale entre 2005 et 2012. Quarante-trois présentaient une paralysie radiale ; 26 étaient perdus de vue. Dix-sept patients opérés étaient revus rétrospectivement à 26 mois (12–84). Les critères étudiés étaient : l’âge, le tabagisme, l’énergie du traumatisme, le type et le déplacement fracturaire, l’ouverture cutanée et l’aspect du nerf en peropératoire.RésultatsTreize des 17 paralysies étaient préopératoires. Trois étaient déficitaires (groupe PRD), 10 ont complètement récupéré (groupe PRND). Une ostéosynthèse par plaque a été réalisée chez tous, ainsi qu’une exploration du nerf radial. Dans le groupe PRND, on retrouvait un nerf contus chez 6 patients et incarcéré dans 2 cas. Dans le groupe PRD, deux présentaient des lésions nerveuses macroscopiques et le troisième un nerf contus avec antécédent d’amyotrophie spinale. Seuls l’âge et la présence de lésion nerveuse macroscopique étaient significativement différents entre les deux groupes ; on notait une tendance à la différence significative concernant l’ouverture cutanée et le déplacement fracturaire. Quatre des 17 paralysies étaient postopératoires. Deux ont complètement récupéré et deux partiellement. La moyenne d’âge de ces deux derniers était plus élevée.DiscussionCes résultats sont semblables à ceux des rares séries s’intéressant aux facteurs pronostiques des paralysies radiales. Les facteurs tels que le déplacement fracturaire important, une ouverture cutanée de haut grade doivent favoriser les lésions nerveuses macroscopiques. L’incidence élevée de nerf incarcérés et étirés rend le contrôle systématique du nerf radial souhaitable lors de l’ostéosynthèse en cas de paralysie radiale préopératoire.Niveau de preuveNiveau IV, étude rétrospective sans groupe témoin.