Les téléphones portables (smartphones) font classiquement partie des objets extérieurs amenés au bloc par le personnel hospitalier. Alors que de nombreux efforts sont réalisés pour diminuer la présence de germes potentiellement contaminants au bloc opératoire, l’introduction de ces appareils pourrait aller à l’encontre des bonnes pratiques. Notre hypothèse de travail était que lessmartphonessont colonisés par de multiples germes et peuvent constituer une source potentielle de contamination extérieure. L’objectif principal de cette étude était de rechercher la présence de colonies bactériennes sur la surface dessmartphonesintroduits dans un bloc opératoire d’orthopédie. L’objectif secondaire était d’évaluer l’efficacité d’une décontamination sur la diminution de la charge microbiologique.Matériel et méthodeDes prélèvements ont été réalisés sur lessmartphonesdu personnel hospitalier rentrant en salle opératoire (chirurgiens, anesthésistes, infirmiers, manipulateurs radio, représentants médicaux) au bloc opératoire d’orthopédie du CHU de Toulouse. Les téléphones étaient prélevés au moyen de géloses de contact type Count Tact®, sans essuyage préalable de l’appareil. Les deux faces dusmartphoneétaient prélevées avant et après décontamination (application par lingette d’une solution de Surfanios Premium diluée à 0,25 %). Un prélèvement nasal était également réalisé en parallèle afin de rechercher une corrélation entre la présence deStaphylococcus aureusdans les fosses nasales et la contamination dusmartphone.RésultatsLes prélèvements ont concerné 52 smartphones. Avant décontamination, le nombre moyen d’unités formant colonie (UFC) était de 258 UFC parsmartphone(0–1664). Après décontamination, il était de 127 UFC (0–800) (p = 0,0001). Le nombre desmartphonesporteurs d’UFC était de 49 (94 %) avant décontamination et de 39 (75 %) après (p = 0,02).DiscussionLessmartphonessont porteurs d’UFC et peuvent donc être source de contamination. Des recommandations pourraient être établies afin d’encourager leur nettoyage régulièrement et diminuer leur utilisation au bloc opératoire.