IntroductionLes luxations récidivantes de l’épaule atteignent fréquemment les adolescents sportifs. L’objectif de cette étude est de comparer deux méthodes arthroscopiques de stabilisation, l’opération de Bankart et la Butée, dans une population d’adolescents.Matériel et méthodesIl s’agit d’une étude rétrospective monocentrique incluant une série consécutive de patients de moins de 18 ans opérés sous arthroscopie d’une instabilité antérieure récidivante de l’épaule avec un recul minimum de 2 ans, sur une période allant de 1998 à 2013. Au moment de l’intervention, 80 % des patients pratiquaient un sport à risque et 61 % pratiquaient la compétition. À la révision, 60 épaules remplissaient les critères d’inclusion. Trente-six patients avaient été opérés par Bankart sous arthroscopie et 24 par butée arthroscopique. Une évaluation clinique (scores de ROWE, WOSI, SSV, SSV Sport) et radiologique (TDM) a été réalisée. L’échec était défini par une récidive de l’instabilité (luxation ou subluxation)RésultatsAu recul moyen de 6,8 ans (2–10), le score de ROWE moyen au dernier recul était de 81, le score de WOSI moyen de 87 %, et 90,5 % des patients étaient très satisfaits ou satisfaits de l’intervention sans différence significative entre les 2 techniques. Le SSV moyen préopératoire de 56 % était amélioré à 94 % au dernier recul et le SSV sport moyen préopératoire de 39 % était amélioré à 88,6 % sans différence significative entre les techniques. La reprise du sport au même niveau était supérieure dans le groupe Butée (78 %) comparée au groupe Bankart isolé (48 %) (p < 0,05). Huit patients (22 %) ont présenté un échec de l’intervention dans le groupe Bankart, 2 patients (8 %) dans le groupe butée Bristow-Latarjet (p < 0,05). Le nombre de subluxations supérieur ou égal à 3 et l’hyperlaxité étaient associé à un risque d’échec plus élevé (p < 0,05) dans le groupe Bankart isolé.ConclusionCette étude montre que la Butée sous arthroscopie est supérieure au Bankart arthroscopique en termes de stabilisation et de reprise du sport chez l’adolescent. Ces données sont comparables à celles de la population adulte.