IntroductionAvec l’augmentation du nombre de prothèses totales d’épaule (PTE) et de l’espérance de vie des patients, le nombre de patients nécessitant un suivi après PTE anatomique (PTEA) est amené à croître de manière exponentielle. Le but de cette étude était de déterminer le suivi optimal après PTEA afin de minimiser les coûts superflus pour le patient et la collectivité sans que cela ne soit au détriment de la prise en charge du patient.Matériels et méthodesEntre janvier 1973 et janvier 2013, 2786 PTEA consécutives furent réalisés dans notre établissement. Toutes les épaules réopérées étaient revues afin d’identifier les causes d’échec les plus fréquentes et leur délai de survenue.RésultatsDeux cent huit épaules (7,5 %) ont été réopérées. Les causes d’échec précoces comprenaient instabilité, rupture de la coiffe des rotateurs et infection. Soixante-trois pour cent de ces échecs sont survenus dans les deux premières années postopératoires. Les échecs tardifs comprenaient : des complications mécaniques (dont le descellement) et des fractures périprothétiques sans pic de survenue identifiable. Après 2 ans, le taux moyen d’échec des PTEA était de 1,1 % par an.ConclusionLes échecs de PTEA sont rares après 2 ans et débouchent sur une intervention chirurgicale chez approximativement 1 % des patients par an. Un suivi en consultation de tous les patients pourrait donc ne pas être nécessaire après 2 ans et entraînerait des coûts de santé publique inutiles. Cette étude nous amène donc à recommander un suivi régulier en consultation dans les deux premières années qui suivent l’intervention afin de contrôler la bonne cicatrisation des parties molles, le bon déroulement de la rééducation et d’éliminer une éventuelle infection. Passé ce délai, nous proposons une évaluation à distance à intervalles réguliers par des questionnaires validés et par des radiographies standard. Le suivi en consultation étant réservé aux patients ayant un résultat fonctionnel mauvais ou s’aggravant.