IntroductionLes fractures complexes 4-fragments de l’humérus proximal font partie des fractures les plus complexes à prendre en charge. Depuis quelques années, l’arthroplastie inversée (PTEI) est proposée comme alternative à l’hémiarthroplastie (HA) lorsque l’ostéosynthèse est dépassée. L’objectif de cette étude était de comparer les résultats à court et moyen terme de ces 2 types d’implant.Matériel et méthodeDans une étude rétrospective et multicentrique, 57 HA et 41 PTEI ont été revues avec un recul minimum de 2 ans. L’évaluation clinique était basée sur le score de Constant absolu et pondéré, le score Simple Shoulder Value (SSV) et quick-DASH. L’évaluation radiologique a été réalisée à partir d’un bilan radiologique standard.RésultatsAu recul moyen de 39 mois, le groupe PTEI présentait un score de Constant pondéré significativement supérieur au groupe HA (respectivement, 83 % vs 73 %,p = 0,02 ; 75 % vs 66 %,p = 0,04). Cependant, aucune différence significative n’était identifiée selon le score de Constant absolu, le quick-DASH et le SSV. L’élévation antérieure active était meilleure dans le groupe PTEI, alors que la rotation interne était supérieure dans le groupe HA (respectivement 130° vs 112°,p = 0,01 ; sacrum vs L3,p = 0,03). Aucune différence significative n’a été identifiée en rotation externe (28° vs 23°,p = 0,31). Le taux de complications était supérieur dans le groupe HA (24 %) par rapport au groupe PTEI (10 %) (p = 0,01). Radiographiquement, le taux de consolidation du tubercule majeur était similaire dans les 2 groupes (70 %) et une encoche du pilier de la scapula a été retrouvée dans 23 % des PTEI.ConclusionÀ court et moyen terme, la PTEI donne de meilleurs résultats cliniques que l’HA. Le taux de complications est supérieur après HA. Toutefois, l’encoche présente dans plus de 20 % des PTEI, justifie de rester prudent quant à l’utilisation de cet implant chez les patients jeunes et actifs.