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Quand le meilleur ami de l’enfant devient le pire ennemi du chirurgien : de nouveaux agents de transmissions non conventionnels (ATNC) au bloc opératoire

Auteurs : Hardy A, Rosello O1, Sabatier V1, Widiez G2, Salauze B2, Vialle R3
Affiliations : 1Université Pierre-et-Marie-Curie Paris 6, service de chirurgie orthopédique, hôpital Armand-Trousseau, 26, avenue du Dr-Arnold-Netter, 75571 Paris cedex 12, France2Université Pierre-et-Marie-Curie Paris 6, service d’hygiène hospitalière, hôpital Armand-Trousseau, 26, avenue du Dr-Arnold-Netter, 75571 Paris cedex 12, France3MAMUTH, maladies musculo-squelettiques et innovations thérapeutiques, hôpital Armand-Trousseau, 26, avenue du Dr-Arnold-Netter, 75571 Paris cedex 12, France
Date 2016 Juin, Vol 102, Num 4, pp 389-389Revue : Revue de Chirurgie Orthopedique et TraumatologiqueDOI : 10.1016/j.rcot.2016.03.024
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Résumé

ObjectifsIl est habituel, en pratique chirurgicale pédiatrique, de permettre aux enfants d’emmener leur « doudou » au bloc opératoire sans que cela ne suscite d’interrogations sur le plan du risque de contamination bactérienne. Des études se sont déjà intéressé au risque occasionné par la présence de téléphones portables dans l’enceinte du bloc opératoire et mettant en évidence le caractère très contaminé et potentiellement contaminant de tels dispositifs. En effet, ils présentaient un fort taux de contamination et une flore potentiellement pathogène. Le but de notre étude était d’évaluer le degré de contamination des doudous des enfants se présentant en compagnie de leur « meilleur ami » au bloc opératoire.Matériel et méthodeNous avons inclus de façon prospective 55 enfants admis au bloc opératoire. Nous avons exclus tout patient infectés ou présentant un antécédent de séjour récent à l’hôpital. Après recueil du consentement éclairé à participer à l’étude, une photographie et des prélèvements bactériologiques des doudous ont été réalisés avant l’entrée au bloc opératoire. Nous avons utilisé un applicateur standardisé et des géloses trypticase soja, avec une mise en culture 24 h à 37 °C. L’analyse bactériologique était ensuite réalisée par deux observateurs indépendants, avec identification spécifique des germes présents et calcul du nombre de colonies. L’analyse des photographies a été faite par deux observateurs indépendants, un soignant et un non soignant, pour évaluer le degré de propreté du doudou sur une échelle de 1 à 5.RésultatsCinquante-cinq doudous ont pu être analysés. Des bactéries ont été identifiées sur 100 % des prélèvements réalisés sur les doudous. La quantité moyenne de colonies individualisées était de 135 ± 85 UFC ce qui est un taux de contamination très nettement supérieur aux 5 UFC recommandées dans un environnement de type bloc opératoires. Quarante-neuf (89,1 %) prélèvements montraient la présence de staphylocoque à coagulase négative, 8 prélèvements (14,5 %) montraient la présence de germes identifiés comme potentiellement pathogènes (2 Staphylococcus aureus, 1 Acinetobacter ursingii, 4 Abaumanii, 1 Pseudomonas stutzeri). L’étude statistique ne montrait pas de taux de colonisation bactérienne supérieure en fonction de l’état de saleté subjective des doudous.Discussion et conclusionCette étude confirme le taux très élevé de contamination des doudous ce qui en fait un vrai agent de transmission non conventionnel (ATNC) dans un environnement de type bloc opératoire. Dans notre étude, nous n’avons pas identifié d’infections du site opératoire (ISO). Le rapport de causalité entre la présence des doudous et la survenue d’infections du site opératoire ne peut donc être faite. Toutefois, toute intrusion d’éléments potentiellement contaminant dans l’enceinte du bloc opératoire représente un risque de contamination potentielle du patient. À ce titre, la présence des doudous auprès des enfants, notamment au bloc opératoire, nous semble devoir relever d’un protocole spécifique (désinfection ou isolement par une interface étanche) afin de diminuer le risque lié à la contamination de ces hôtes précieux mais potentiellement néfastes.

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Hardy A, Rosello O, Sabatier V, Widiez G, Salauze B, Vialle R. Quand le meilleur ami de l’enfant devient le pire ennemi du chirurgien : de nouveaux agents de transmissions non conventionnels (ATNC) au bloc opératoire. Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique. 2016 Juin;102(4):389-389.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 25/03/2017.


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