IntroductionLa prothèse inversée est en passe de devenir le traitement de référence en cas de fracture complexe de l’humérus proximal après 70 ans.Matériel et méthodesLa société française d’orthopédie et de traumatologie (SOFCOT) a mené une double étude prospective et rétrospective, toutes deux multicentriques, afin d’évaluer les résultats des prothèses inversées dans les fractures à 4 fragments dans 9 centres. Dans l’étude rétrospective (n = 41 patients d’âge moyen 78 ans, 14 % de stade ASA 3, 21 % de fractures associées) et dans l’étude prospective (n = 32 patients d’âge moyen 79 ans, 37 % de stade ASA 3, 21 % de fractures associées), l’évaluation par un chirurgien indépendant a permis de mesurer de score du QuickDash, de Constant brut et pondéré, le score de Subjective Shoulder Value (SSV) ainsi que les complications afin de les corréler aux résultats radiographiques.RésultatsDans les 2 études, l’utilisation d’une autogreffe (75 %) lors de l’ostéosuture des tubérosités (90 %), ainsi que l’absence d’immobilisation postopératoire (75 %) étaient similaires. Dans l’étude rétrospective, à 39 mois (24–62) de recul, le QuickDash atteignait 28 (0–59), le score de Constant (CB = 57 – CP = 83,4 %) et le score de SSV 75 (35–100). Les complications après le premier mois (7 %) étaient des pseudarthroses ou des ossifications. Dans l’étude prospective, à 11 mois (5–16,5) de recul, le score du QuickDash atteignait 40 (1–75), le score de Constant (CB = 50 – CP = 74,6 %) et le score de SSV 69 (10–100). Les complications après le premier mois (21 %) étaient des raideurs et des luxations avec 2 cas de réintervention. Dans les 2 études les complications précoces survenues lors du premier mois postopératoire atteignaient 6 % (paralysie/luxation).ConclusionCette double étude prospective et rétrospective confirme les bons résultats avec un taux bas de complications des prothèses inversées où une ostéosuture des tubérosités a été réalisée.