IntroductionL’arthrose péri-scaphoïdienne (SNAC, SLAC) s’accompagne de douleur, raideur et perte de force. Les techniques classiques de traitement (arthrodèses, résection et leurs variantes) entraînent toujours une perte de mobilité postopératoire. Depuis peu des techniques de résections avecspacerlibres sont apparues grevées de luxation. Depuis 1992 nous utilisons une autogreffe de cartilage costal au niveau du pôle proximal du scaphoïde dans les SNAC & SLAC 1 et 2.Patients et méthodeDix-huit patients ont été opérés par trois les opérateurs. L’âge moyen était de 62,4 ans. Il existait 90 % d’homme. La technique consistait à réséquer le pôle proximal du scaphoïde (voie dorsale ou latérale) et de le remplacer par un greffon ostéocartilagineux ou cartilagineux pur, fixé (70 % des cas) ou non, au niveau de la loge de résection. Ce greffon était prélevé au dépend de la 8eou 9ecote. Une immobilisation de 6 semaines était mise en place en cas de fixation. Tous les patients ont été revus par un opérateur indépendant avec analyse fonctionnelle et radiographique. Une IRM a été réalisée pour évaluer la viabilité du greffon.RésultatsLe recul moyen était de 8 ans (3–14). L’arc moyen de F E atteignait 79°, la force de la poigne 76 % côté controlatéral, le score de Green et O’Brien 64, le QDash 26,3 le score PRS de la douleur 2,5. Le taux de satisfaction global était de 76 %. Il existait une coaptation du carpe chez 12 patients (57 %) avec une HC moyenne de 0,51 (N = 0,54 ± 0,03) et 76 % de DISI avec un ASL moyen de 87,1° (N = 30–70°). L’IRM montrait une vitalité du greffon (72 %)des calcifications (44 %) et une métaplasie osseuse (39 %). Il existait 3 complications (1 luxation du greffon, 2 reprises pour évolution de l’arthrose) mais aucune complication au niveau du site de donneur. Il n’existait aucun lien statistique significatif entre résultats fonctionnels ET différents sous-groupes – SNAC ou SLAC, greffon fixé ou libre, greffon viable ou non.DiscussionLes techniques d’arthrodèses et de résection partielle ou totale entraîne une perte de mobilité. Même si l’évaluation du poignet idéal selon Laulan nous a appris que la douleur était le paramètre crucial, on peut faire disparaître la douleur sans chasser le mouvement. Les techniques de résection partielle du scaphoïde avec remplacement par unspacerlibre ont peu de recul et sont compliquées d’un fort pourcentage de luxation (spacerdur O). La comparaison des résultats avec ces techniques montre une raideur plus franche. Au vu de notre expérience une autogreffe cartilagineuse fixée ou libre permet de donner un poignet utile pendant 10 ans. Cette technique ne coupe aucun pont.