IntroductionLes cals vicieux après ostéosynthèse des fractures distales du radius peuvent compromettre la fonction du poignet. Les plaques palmaires à vis verrouillées apportent une fixation rigide et stable dans le temps, mais la section du pronator quadratus imposée par la voie antérieure fait courir un risque de perte de force en pronation et de déstabilisation de l’articulation radio-ulnaire distale. Notre étude a pour but d’évaluer la récupération des forces de poigne (serrage de la main), de pronation et de supination lors de ces ostéosynthèses.Patients et méthodeÉtude prospective de 26 fractures radiales distales, à déplacement dorsal, ostéosynthésées par plaque palmaire à vis verrouillées chez 25 patients d’âge moyen 47,5 ans (17–72). L’évaluation a porté sur des paramètres classiques et sur la récupération des forces de poigne et de pronosupination.RésultatsAu recul moyen de 14 mois (six à 30 mois), il apparaît que les patients récupèrent 91 % de la force de poigne, 88 % de la force en pronation et 85 % de la force en supination par rapport au coté sain. Les complications sont représentées par trois cals vicieux, deux syndromes algoneurodystrophiques, quatre syndromes du canal carpien post-traumatique.DiscussionL’étude de la littérature montre qu’après ostéosynthèse par plaque à vis verrouillées la récupération de la force de poigne est de l’ordre de 75 à 95 %. En revanche, peu d’études ont été consacrées à la force en pronosupination, aucune ne précise son évolution après ostéosynthèse.ConclusionCette étude ne met pas en évidence de caractère préjudiciable à une technique qui nécessite habituellement la section du pronator quadratus. L’ostéosynthèse par plaque palmaire à vis verrouillées permet, en l’absence de cal vicieux et de raideur articulaire, de récupérer les forces de poigne et de pronosupination.Niveau de preuveIV : étude prospective observationnelle non randomisée, non comparative.