Introduction (contexte de la recherche)L’anaphylaxie aux venins d’Hyménopteres (AVH) est une des étiologies principales de l’anaphylaxie dans les pays occidentaux et constitue une source importante de décès dans certains pays. Cependant, les définitions du concept de phénotypes à risque restent imprécises.ObjectifEn s’appuyant sur une base de donnée en “vraie-vie” nous avons cherché à caractériser les phénotypes à risque d’une AVH,afin de proposer des stratégies préventives adaptées.MéthodesUne analyse historico prospective à partir de la base de données VAHD (Venom Allergy and Hypersensitivity Database) de l’unité d’Allergologie de Montpellier a été réalisée. Les données des patients ayant consulté dans l’unité entre 2010 et 2021 ont été collectées. L’analyse a été faite en 2021. Les patients ont été classé suivant leur grade de sévérité de l’anaphylaxie. Les grades I–II de la classification de Ring et Messmer ont été définis comme léger et les grades III et IV comme une anaphylaxie modérée à sévère.RésultatsAu total, 602 patients ont été recrutés dont 54,5 % d’hommes avec un âge moyen de 42,3 ans. 26,4 % de la cohorte a présenté une anaphylaxie sévère, avec une forte prévalence chez les adultes (p < 0,000183). 26,65 % des patients avaient une étiologie profesionnelle parmi lesquels 71,3 % d’apiculteurs. Les maladies atopiques, la mastocytose et les maladies cardiovasculaires étaient significatifs de réactions sévères (p < 0,001). Les Vespulas étaient responsables de 33,5 % des reactions (p = 0,007015) dans les 5 minutes (p < 0,01). L’adrénaline était utilisée significativement par 11,5 % de la cohorte. 74,5 % des patients ont reçu une désensibilisation à un seul venin.ConclusionsNous avons souligné les principaux facteurs de risques modifiant le pronostic des patients avec une AVH. Le phénotype des patients à risque de réaction sévère concerne des hommes,avec une profession liée aux hyménoptères ou en extérieur,avec des maladies atopiques,et ou un antécédent personnel d’anaphylaxie, une mastocytose ou une maladie cardiovasculaire. Le risqué augmente quand le bilan allergologique est incomplet ou que le patient n’utilise pas d’adrénaline auto-injectable. Les futures stratégies seront d’optimiser les soins et la prévention suivant nos résultats.