Les phénomènes d’hypersensibilité aux vaccins à ARNm dirigés contre le SARS-CoV-2 sont très rares. Ils peuvent être liés à un mécanisme IgE-dépendant impliquant les PEG contenus dans les vaccins sous forme de liposomes. Une activation directe de la voie classique du complément (CARPA) a été également fortement suspectée. En complément des tests cutanés, des biomarqueurs ont été proposés, en particulier la recherche d’anticorps anti-PEG, le dosage des anaphylatoxines C5a et C3a ou du complexe soluble C5b-9. Les anticorps anti-PEG sont dosables par quelques méthodes non standardisées mais leur présence dans ces réactions n’a pas été confirmée. Il en est de même pour les protéines du complément. L’histamine et la tryptase ont rarement pu être dosées au moment de la réaction et leur augmentation est inconstante selon les études. Une tryptase basale un peu élevée chez certains patients suggère qu’une hyper-alpha-tryptasémie pourrait être impliquée. Le test d’activation des basophiles s’est imposé comme un examen pouvant être utile mais les résultats sont encore difficiles à interpréter en raison de la variabilité des allergènes utilisés : PEG, PEG sous forme de liposomes ou vaccin lui-même. L’absence de positivité des tests cutanés alors que les basophiles sont capables de s’activer en présence du même allergèneex vivochez certains patients est en faveur, dans ce cas, d’un phénomène non IgE-dépendant. En conclusion, dans l’exploration des réactions immédiates aux vaccins à ARNm contre le SARS-CoV-2, l’importance de la place de marqueurs biologiques nécessite des études complémentaires afin de mieux identifier les acteurs et les mécanismes impliqués.