IntroductionLes biothérapies ont révolutionné la prise en charge de l’asthme sévère. Les études récentes se sont beaucoup concentrées sur les patients asthmatiques sévères relevant d’une biothérapie mais il est nécessaire de ne pas méconnaître le profil des patients asthmatiques sévères qui ne bénéficient pas en pratique d’une biothérapie.MéthodesUne étude prospective en vie réelle a été réalisée au CHU de Toulouse. Les données de patients asthmatiques de plus de 15 ans, sous traitement de pallier 5 selon GINA, vus lors d’une consultation spécialisée « asthme sévère », ont été colligées de janvier à juillet 2020. L’objectif principal était d’évaluer la proportion de ces patients non éligible à une biothérapie dans un centre de référence de l’asthme sévère. Les objectifs secondaires étaient de définir les raisons de l’abstention ou de l’initiation d’une biothérapie, ainsi que la proportion des patients pour chacune de ces raisons.RésultatsAu total, 124 patients (54 hommes, 70 femmes) répondant aux critères d’asthme sévère, d’âge moyen 47 ans ± 16 ont été inclus. Parmi les 124 patients, 52 (42 %) n’étaient pas éligibles à une biothérapie. Les raisons de la non mise sous biothérapie étaient le bon contrôle (29 %), la présence de symptômes sans exacerbation (16 %), l’indication clinique mais sans les critères biologiques de prescription (22 %), la présence de comorbidités prédominantes (23 %), le refus du patient (4 %), l’inobservance (4 %), la grossesse (2 %). Chez les 72 patients restants (58 %), 58 (81 %) étaient déjà sous biothérapie et 14 patients (19 %) étaient éligibles à une biothérapie et l’ont initié au moment de l’étude. Les objectifs principaux de la mise sous biothérapie étaient de réduire les exacerbations (69 %), réduire la corticothérapie (18 %), améliorer les symptômes (6 %) et 5 patients (7 %) pour lesquels la biothérapie était indiquée pour une comorbidité (3 dermatites atopiques, 1 polyallergie alimentaire et 1 urticaire chronique).ConclusionParmi les patients asthmatiques sévères qui ne reçoivent pas de biothérapies, un tiers uniquement ont un bon contrôle de leur asthme. Des études chez les patients asthmatiques sévères sans biothérapies sont nécessaires.