L’allopurinol est un médicament hypouricémiant de prescription très facile et usuelle. Or, c’est l’un des principaux médicaments pourvoyeurs de toxidermies graves. L’objectif de notre travail est de souligner l’importance de réserver ce médicament aux cas justifiés, vus les risques de survenue des effets indésirables potentiellement graves. Nous rapportons une série rétrospective de 4 cas de toxidermie à l’allopurinol : syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse (DRESS) (n = 3) et syndrome de Lyell (n = 1). Le délai moyen d’apparition des signes après la prise médicamenteuse était de 4 semaines. L’imputabilité médicamenteuse était vraisemblable pour les 4 dossiers. Le médicament incriminé était arrêté dans tous les cas et l’évolution était favorable dans deux cas. Cependant, deux décès ont étaient notés dans un contexte de choc septique et de myocardite. Les différentes études montrent qu’il existe une méconnaissance de ce médicament de la part des prescripteurs, en termes de respect des indications et d’ajustement des posologies. Comme tout traitement, son indication doit être réfléchie et se fonder sur les recommandations de bonne pratique. Seul le contrôle du mésusage de l’allopurinol pourrait permettre de réduire de moitié le nombre de cas de toxidermie grave.