IntroductionL’œsophagite à éosinophile (OE) est de découverte récente, de prise en charge complexe, souvent disparate, notamment chez l’enfant. Nous avons effectué une étude de nos pratiques pour élaborer un protocole commun.MéthodesUne étude rétrospective dans 5 centres hospitaliers de l’Ouest a regroupé 28 cas d’OE diagnostiqués entre 2010 et 2016 par biopsies œsophagiennes et contexte clinique évocateur, avec recueil des données médicales et relecture histologique centralisée après accord du comité d’éthique.RésultatsL’âge au diagnostic est de 1,5 mois à 17 ans, 82 % de garçons, 82 % sont atopiques. Les symptômes retrouvent des blocages alimentaires (46 %) surtout pour les plus grands, des difficultés alimentaires (42 %), des retards de croissance (25 %). L’aspect endoscopique est normal pour 29 %, les biopsies des 3 tiers de l’œsophage réalisées dans 68 % des cas. Un immunomarquage centralisé à IgG 4 a été réalisé. Tous sauf un (pathologie neurologique) ont eu IgE ± Pricks tests, 50 % ont eu des patch-tests. Les allergènes retrouvés sont le lait (39 %), l’arachide (39 %), l’œuf (36 %), le blé (32 %), le poisson (29 %), le soja (25 %) et les viandes (21 %). 19 patients sont sensibilisés à au moins 1 trophallergene. Le traitement est constitué de corticoïdes topiques (39 %), régime alimentaire (29 %) ou les deux (25 %), 71 % ont eu des IPP. Un contrôle endoscopique est parfois réalisé (43 %).DiscussionL’incidence de l’OE augmente (dans notre étude 23 cas entre 2013 et 2016) mais reste sous diagnostiquée, peut être du fait de symptômes aspecifiques, avec une prédominance masculine un peu plus importante dans notre étude. La FOGD peut être normale, des biopsies étagées en nombre suffisant doivent être réalisées, souvent sous AG chez l’enfant. Le bilan allergologique doit comporter PT et patch-tests du fait de la physiopathologie de la maladie.ConclusionIl est nécessaire d’uniformiser nos pratiques, mais aussi préciser la place de l’immunomarquage à IgG4.