IntroductionLa toxidermie au lentin, ou « shiitake dermatitis », survient quelques heures à plusieurs jours après l’ingestion de champignons shiitake crus ou insuffisamment cuits. Un prurit intense apparaît suivi d’une éruption, le plus souvent tronculaire, de petites papules érythémateuses, voire purpuriques, isolées ou regroupées en stries linéaires, régressant ensuite spontanément. D’autres champignons de l’espèce des Basidiomycètes en sont également responsables.Cette description doit être différenciée des érythèmes flagellés observés au cours de certaines chimiothérapies, laissant une hyperpigmentation séquellaire et de ceux parfois décrits dans la dermatomyosite et la maladie de Still de l’adulte, régressant sous traitement.RésultatsNous présentons le cas d’un adolescent de 14 ans ayant pour seul antécédent allergique la notion de symptômes respiratoire après prise d’AINS à l’âge de 8 ans, sans exploration probante.Il rapportait un syndrome oral avec prurit buccal, une gêne respiratoire avec stridor, associés à des stries cutanées linéaires, purpuriques du visage, du cou et de l’abdomen. Cette éruption apparaissait au décours immédiat de la consommation de certains desserts lactés (Danette mousse et Flamby), de sirop de menthe, de crevette, de bar de ligne, de seiche et de cœurs de palmier et disparaissaient spontanément 30 minutes à une semaine plus tard. Aucune consommation de champignons shiitake ni de nourriture asiatique n’était notée.Des prick-tests et des IgE spécifiques pour ces différents aliments ne montraient qu’un résultat modérément positif pour la crevette (0,55 kUA/L).Le profil de sensibilisation d’IgE spécifiques sur micropuce ISAC (112 allergènes testés) objectivait une positivité pour la tropomyosine, la crevette et les acariens expliquant uniquement les réactions décrites avec la crevette et la seiche.ConclusionIl s’agit, à notre connaissance, du premier patient présentant une « shiitake-like dermatitis » typique après ingestion d’aliments de toute autre nature que le champignon.