IntroductionLe traitement de la dermatite atopique (DA) d’intensité modérée à sévère, en cas d’échec, intolérance ou contre-indication aux traitements locaux, est limité. La cyclosporine (Cy) est le traitement de référence, ayant l’autorisation de mise sur le marché. Le méthotrexate (MTX), est une alternative intéressante, vu son faible coût, et son bon profil efficacité/tolérance sur le long terme, connu dans une autre maladie cutanée inflammatoire chronique, le psoriasis.MéthodesL’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’efficacité clinique à l’aide des scores : Scoring Atopic Dermatitis (SCORAD) et Dermatology Life Quality Index (DLQI) après 3, 6, 12 et 24 mois de MTX. Les patients poursuivent leur traitement local. L’objectif secondaire est d’évaluer la tolérance clinique et biologique du MTX ; l’objectif tertiaire est d’observer l’impact du MTX sur un éventuel asthme associé.RésultatsCette étude rétrospective, monocentrique, descriptive a inclus, entre début 2010 et fin 2015, 50 patients ayant bénéficié d’un traitement par MTX, initié avec une dose minimale de 15 mg par semaine, le plus souvent en injection sous-cutanée. Les premiers résultats montrent une amélioration clinique, débutant à 3 mois de traitement, et s’amplifiant avec le temps. La tolérance clinique et biologique est bonne. En revanche l’asthme ne semble pas amélioré sous MTX.DiscussionLe MTX agit lentement à la différence de la Cy, dont l’efficacité connue est visible entre 2 et 4 semaines. L’absence d’effets secondaires majeurs dus au MTX lui confère un meilleur profil de tolérance, par rapport à la Cy. Les résultats semblent meilleurs que dans l’étude de Politiek et al. (Br J Dermatol2015), puisqu’ils n’obtenaient que 50 % de réponse au MTX. Cela peut être expliqué par une administration sous-cutanée chez 11 % des patients contre plus de 50 % dans notre cohorte et par une dose moyenne à 13,6 mg/semaine contre environ 20 mg/semaine dans notre étude.ConclusionLe MTX peut être proposé comme traitement systémique en première intention pour les patients atteints de DA modérée à sévère, en association avec le traitement local.