Après les antibiotiques, les AINS sont les médicaments les plus souvent responsables de réaction d’hypersensibilité (1 à 3 % parmi la population générale et jusqu’à 30 % dans la population présentant un asthme, une rhinosinusite chronique ou une urticaire chronique spontanée). Ces réactions peuvent être allergiques (médiées par les IgE ou par des lymphocytes T) ou non allergiques (liées à la libération de médiateurs par les mastocytes, les basophiles notamment). Les premières réactions (allergiques) sont spécifiques d’un AINS ou d’une famille chimique d’AINS tandis que les secondes (non allergiques) sont induites par des AINS de familles chimiques différentes (réactivité croisée pharmacologique ou « cross-intolérants »). Les différents phénotypes cliniques ont ainsi été redéfinis récemment par le groupe ENDA/EAACI dans l’objectif de préciser les moyens diagnostiques à mettre en œuvre et une prise en charge standardisée pour chaque patient ; la méthodologie est reprise dans cet exposé.