Les réactions d’hypersensibilité immédiate aux curares lors de la première anesthésie générale posent la difficile question de savoir comment les patients se sont sensibilisés aux curares sans contact préparant. En 1983, Baldo et Fisher en Australie ont imaginé que cette sensibilisation se ferait par le biais de l’exposition aux ammoniums quaternaires renfermés dans les produits ménagers par exemple. Cette hypothèse n’a jamais été infirmée ou confirmée. Vingt ans plus tard, une autre hypothèse a été proposée par les Norvégiens Florvaag et al. : cette sensibilisation se ferait-elle à cause de l’exposition à la pholcodine renfermée dans les sirops antitussifs ? L’analyse attentive des données de cette abondante littérature norvégienne, qui ne prend jamais en compte les données cliniques assorties au résultat des tests cutanés, ne permet pas de conclure que la pholcodine joue un rôle dans le déclenchement de l’allergie aux curares.