Bien que paradoxales, les réactions allergiques retardées aux corticostéroïdes ne sont pas exceptionnelles. En raison des propriétés anti-inflammatoires des corticostéroïdes, les signes cliniques d’une allergie peuvent être masqués ou peu spécifiques et l’interprétation des tests diagnostiques difficile. La réalisation de tests cutanés à l’aide de marqueurs de l’allergie aux corticostéroïdes inclus dans la batterie standard européenne permet la détection de 89 % des patients allergiques. Cependant, il est essentiel de tester systématiquement tous les corticostéroïdes utilisés par le patient lui-même. Concernant leurs propriétés allergéniques, une distinction claire doit être faite entre molécules avec ou sans substitution méthyle en C16, ces dernières induisant un risque plus élevé de sensibilisation que les premières. En effet, les molécules corticostéroïdes sans substitution méthyle en C16 et pour la plupart non halogénées sont beaucoup plus souvent responsables de tests cutanés positifs que les molécules halogénées et avec substitution méthyle en C16. L’analyse du dendrogramme, classifiant les corticostéroïdes en fonction de leurs champs stériques et électrostatiques, en comparaison avec les données cliniques, a permit l’identification de deux profils de patients pour lesquels les zones de reconnaissance de la molécule diffèrent. Une adaptation de la classification est par ailleurs proposée.