Les relations entre les concentrations sériques de vitamine D et l’atopie constituent un thème à la mode. La majorité des études, surtout transversales et observationnelles, montrent une relation entre le déficit en vitamine D et l’existence de symptômes d’atopie (rhinite, asthme, dermatite atopique, allergies alimentaires). Le déficit en vitamine D est plus fréquent chez les enfants atopiques que chez les témoins en population générale. En raison des ses effets extra- osseux multiples, en particulier sur l’immunité innée et adaptative, la vitamine D pourrait jouer un rôle important dans la genèse des allergies. Le gradient Nord- Sud mis en évidence par les études épidémiologiques pour la plupart des symptômes d’atopie pourrait être expliqué par des différences d’exposition aux UV- B, entrainant des fluctuations de la synthèse de la vitamine D. Il en est de même pour l’excès significatif d’allergies alimentaires observé chez les enfants nés à la saison froide dans les deux hémisphères. Dans certaines études, la prescription de vitamine D aux sujets déficitaires améliore leurs symptômes : meilleur contrôle de l’asthme, amélioration des scores de dermatite atopique. L’influence du statut vitaminique D de la femme enceinte sur le développement ultérieur de maladies allergiques, mais aussi d’infections (bronchiolites, tuberculose) chez leurs enfants est un élément supplémentaire à l’appui des relations entre vitamine D, atopie et immunité. De grandes études prospectives sont actuellement conduites pour préciser la nature de ces relations et leur impact clinique pratique.